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La commission frontaliers de l'ALEBA a rencontré Roger Cayzelle, ancien instituteur, ancien Président du Conseil économique social et environnemental de Lorraine, et actuel président de l'institut de la Grande Région - un réseau transfrontalier regroupant des adhérents issus de Wallonie, Luxembourg, Sarre, Rhénanie-Palatinat et Lorraine.
R. Cayzelle est également président de la radio RCF57 et anime de nombreux think thank avec les décisionnaires locaux, régionaux et nationaux. Il possède une profonde connaissance des enjeux transfrontaliers d'hier et d'aujourd'hui, c'est pourquoi Jean-Philippe MANSARD et Inès BENALDJIA ont souhaité le rencontrer : pour pouvoir prétendre résoudre efficacement et durablement les problématiques transfrontalières, il faut comprendre l'historicité des ces causes profondes et complexes.
Le Luxembourg entretient une relation économique étroite avec la France en tant que partenaire commercial et en tant qu'employeur de nombreux travailleurs frontaliers français. Bien que cette situation puisse susciter des préoccupations quant à l'impact du Luxembourg sur l'emploi français, il est important de noter que les relations économiques bilatérales entre les deux pays sont complexes et qu'il existe des avantages et des inconvénients pour chaque côté.
Cependant, les économistes suggèrent que les effets de la migration des travailleurs frontaliers sont mitigés et qu'il est difficile de quantifier l'impact exact sur l'emploi en France :
« Le Luxembourg est très attractif et aspire certains emplois, mais ce phénomène est observable partout : la périphérie est souvent plus pauvre que le centre, il est absurde de croire que le Luxembourg assassine la Lorraine »
Il est aussi important de noter que les deux pays commencent à comprendre la nécessité de travailler ensemble pour faciliter la mobilité des travailleurs frontaliers et pour renforcer la coopération économique bilatérale, ce qui peut bénéficier à l'ensemble de la région transfrontalière :
« il est faux de penser qu’il n’y as pas d’issue favorable pour les deux côtés de la frontière ».
En fin de compte, il est essentiel de trouver un équilibre entre les avantages économiques de la mobilité transfrontalière et la protection des emplois locaux :
« il ne faut pas nier que la majorité des emplois en lorraine se trouvaient surtout dans le domaine de la sidérurgie. Penser qu’un transvasement du Luxembourg vers la France est possible est faux. Il faut se focaliser sur le développement des compétences pour que ceux qui ne vont pas vers le Luxembourg, Paris ou Nantes se retrouvent sur la touche ».
- Roger CAYZELLE pour ALEBA - 2023